Amour ou mort : les droits des LGBTIQ+ autour du monde

Amour ou mort : les droits des LGBTIQ+ autour du monde

Malgré le fait qu'on vive au 21e siècle et qu'on discute sérieusement de coloniser Mars, la communauté LGBTIQ+ est toujours un sujet sensible. Le monde est divisé en deux : dans certains endroits, la communauté est complètement acceptée ; mais dans d'autres, elle est restreinte par le gouvernement et reniée par la société. Les lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexes (LGBTI) voient leurs droits violés dans de très nombreux pays. La légalisation consiste en la reconnaissance et dépénalisation des relations LGBTIQ+, le fait de leur donner l'opportunité de se marier, de s'engager dans l'armée, d'avoir des enfants, et bien d'autres choses. Où est-ce que c'est déjà le cas ? Et que peuvent apprendre les autres pays ? 

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LGBTIQ+ en Europe : les leaders

La première initiative de dépénaliser les relations entre personnes du même sexe vient de la Principauté d'Andorre : en 1790, toutes les peines étaient abolies. Elle a été suivie par la France en 1791, puis Monaco (1793), la Belgique et le Luxembourg (1795), ainsi que la Suisse (1798). Les Pays-Bas ont été le premier pays au monde à légaliser le mariage homosexuel (2001).

L'Europe de l'Est l'a fait plus tardivement, surtout les pays socialistes et les États qui avaient fait partie de l'URSS. L'année de l'abolition de la persécution criminelle des LGBTIQ+ en Bulgarie a été 1968, en Moldavie 1995, en Roumanie 1996, en Ukraine 1991. En comparaison, le Vatican a aboli les condamnations criminelles de la communauté en 1929 avant la Seconde Guerre mondiale, et l'un des pays les plus religieux, l'Italie, en 1890. Le communisme a aussi empêché l'Espagne de retirer la loi sur la responsabilité criminelle : ça n'a été possible qu'après la mort de Franco en 1979. 

Comme le montre l'Histoire, les pionniers dans la reconnaissance des droits des personnes à l'orientation non-hétérosexuelle ont été les États les plus développés économiquement, qui étaient dans une période stable et prospère au moment de l'adoption des lois. La vague de légalisation du mariage homosexuel, qui a eu lieu au début des années 2000 quasi simultanément à travers l'Europe, le confirme bien. C'était une période de paix, de stabilité relative, d'absence de crises, de menaces mondiales ou de conflits. Aujourd'hui, la majorité des pays européens reconnaissent pleinement et protègent les droits des personnes LGBTIQ dans l'Union européenne (vois notre liste de films LGBTQ+ non conventionnelle ici).

LGBTIQ+ en USA : chacun sa route

La situation n'est pas simple aux États-Unis. Malgré les cinq jugements de la cour suprême qui abolissent la discrimination, affirment la légalité du mariage homosexuelle et autorisent l'adoption d'enfants par les couples LGBTIQ+, il y a un code familial séparé et des lois locales dans différents états. D'après certaines de ces lois, l'adoption est toujours interdite pour les couples non mariés. Dans certains cas, il n'y a pas de loi sur les crimes de haine. Au Kentucky par exemple, il est impossible de changer son genre sur un certificat de naissance et un permis de conduire. Certaines lois existaient au Texas, en Oklahoma, au Missouri et au Kansas jusqu'en 2003, comme la loi sur le "contact sexuel inapproprié" pour les couples hétérosexuels dans de nombreux états. 

La cour suprême a interdit toutes les lois discriminantes à ce même moment, mais ça a causé un précédent, le cas Lawrence vs Texas, qui prouvait que les lois de l'état du Texas étaient en contradiction avec la Constitution de base. Néanmoins, dans la majorité des régions, la loi de dépénalisation a été adoptée à la fin des années 70 et 80, donc il y a le pourcentage le taux le plus bas de cas de discrimination aux États-Unis.

LGBTIQ+ en Afrique : un ferme “non” 

Il n’y a que quelques pays en Afrique où les relations entre personnes du même sexe sont complètement légalisées, où il existe des règles anti-discrimination et où les personnes LGBTIQ+ ont l’opportunité de fonder une famille. Sainte-Hélène a adopté des lois concernant les LGBTIQ+ en 2017. L’île de l’Ascension a fait de même en 2017, et l’Afrique du Sud a autorisé le mariage homosexuel en 2006. Comme attendu, ces régions sont les plus économiquement stables. 

Dans le reste des États reconnus et non reconnus du continent, les choses sont très différentes. Par exemple, en Zambie, au Zimbabwe, au Ghana, à la Sierra Leone, au Malawi, à l’île Maurice et au Swaziland, seuls les couples lesbiens sont dépénalisés. Ça veut dire que les femmes à l’orientation non hétérosexuelle ne sont pas emprisonnées, mais que les hommes homosexuels sont complètement hors la loi. Dans les autres États d’Afrique, il y a une pénalité pour tous les types de relations homosexuelles. Les droits des personnes LGBTIQ+ en chiffres: en Algérie, entamer une relation homosexuelle peut vous emmener en prison pour 2 ans, en Libye jusqu’à 5 ans, au Maroc et en Tunisie jusqu’à 3 ans, au Soudan du Sud jusqu’à 10 ans. En Mauritanie, les hommes risquent la peine de mort et les femmes 2 ans de prison. En Tanzanie et en Somalie, les relations homosexuelles peuvent être punies de la prison à vie.

LGBTIQ+ au Moyen-Orient et en Asie du Sud : l’amour ou la mort 

Malheureusement, il y a vraiment une “zone rouge” sur la carte du monde : une région où les attitudes envers les questions LGBTIQ+ sont restées moyen-âgeuses. La peine de mort pour les relations homosexuelles est officiellement appliquée en Arabie Saoudite, aux Emirats Arabes Unis, au Yémen, en Afghanistan, en Iran, au Brunei. La Syrie, le Qatar et Oman appliquent l’emprisonnement sous différentes conditions. A la même époque, les relations homosexuelles étaient dépénalisées au Bahreïn en 1976. 

A Singapour, qui semble progressiste, seuls les couples lesbiens ne sont pas criminellement poursuivis. Au Myanmar, la loi demande l’emprisonnement à vie pour les personnes LGBTIQ+, tout comme au Pakistan. En Malaisie jusqu’à 20 ans de prison, au Koweït jusqu’à 10 ans. 

Dans ce cas, les raisons économiques de cette homophobie ne sont pas les plus évidentes, puisque des pays développés ont aussi été inclus dans la liste des pays radicalement homophobes. Dans ce cas, l’aspect politique est plus important. C’est un outil toujours utilisé par les régimes où le bonheur des civils n’est pas d’une grande importance et nombreuses personnes LGBTIQ+ sont confrontées aux inégalités. 

Le pays le plus progressiste en Asie du Sud est l’Inde, où, même si le mariage homosexuel n’est pas légal, les personnes transgenres ont les mêmes droits que les autres et un marqueur spécial O (pour “other” ou “autre”) sur leur passeport, et leur discrimination est interdite par la loi (en plus, des règles simples et éthiques à prendre en considération si tu commences à fréquenter une personne transgenre). Les relations homosexuelles avec consentement mutuel y ont été dépénalisées en 2018. 

D’où vient vraiment l’homophobie ? 

D’où viennent les justifications mythiques des relations “traditionnelles” et “naturelles” ? Peut-être que c’est une zone d’ombre pour le futur, une fondation instable qui nécessite d’être réévaluée à un niveau mondial. La nature elle-même est en mouvement constant et en développement. De plus, parmi les représentations animales, les relations homosexuelles existent : on le sait tous. Mais pour renforcer la légitimité d’une condition instable et faible, le mythe de la non-naturalité de l’homosexuelle est bien pratique. 

Ainsi, par le biais de l’idéologie religieuse ou séculière, un parallèle est tiré entre l’état et la famille, et on invente des mythes sur la “normalité”, la “moralité” sont créés, la diabolisation de personnes LGBTIQ+. Pour contrôler la conscience des masses, une image d’ennemi est nécessaire : c’est mal, c’est sale et c’est mauvais, et ainsi de suite. Et que remarquons-nous ? Ce sont les dictatures qui sont les points les plus homophobes sur la carte du monde, et ceux qui en dépendent suivent leurs règles aveuglément.

Katya Shaposhnikova

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